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Revue des marques : numéro 89 - janvier 2015
 

Nestlé, all you need is job

Dans un contexte économique morose, marqué par un chômage des jeunes élevé, Nestlé, numéro un mondial de l’agroalimentaire, lance l’initiative européenne Nestlé pour l’emploi des jeunes, une fusée à trois étages. Objectif : aider les jeunes à accéder au marché de l’emploi.

Jean Watin-Augouard


Nestle job
Toute crise est anxiogène. Les ambitions sont réfrénées, les projets se tarissent, les relations sociales se crispent… Pour autant, la crise peut être révélatrice d’audace. C’est ce qu’entend prouver Nestlé avec « Nestlé Needs YOUth », initiative lancée le 15 novembre 2013. Lieu de naissance : Athènes, haut lieu de la démocratie, mais aussi symbole de la crise économique.

Premier étage : afin de lutter contre le chômage massif des jeunes en Europe (1) – 5 millions sont exclus du marché du travail –, l’objectif est de recruter et de former au sein du groupe, d’ici 2016, 20 000 jeunes (2) de moins de 30 ans, dont 3 000 en France ; aussi bien pour des postes d’opérateurs dans les usines que pour des fonctions commerciales, marketing, financières, et R&D. Cet engagement participe de la volonté de Nestlé d’investir en Europe, depuis le début de la crise, et de la démarche de création de valeur partagée du groupe. Point de création d’emploi sans investissement initial, moteur de la croissance. Depuis le début de l’initiative, Nestlé a embauché au niveau européen plus de 8 000 jeunes. Près de 1 500 ont trouvé des emplois réguliers à temps plein, 1 500 autres une place de stage – ou ont été accueillis dans des programmes de formation –, et plus de 1 100 ont reçu un contrat temporaire de Nestlé. Pour sa part, Nestlé France, premier marché de Nestlé en Europe, a accueilli 1 600 jeunes de moins de 30 ans, dont 740 en CDI ou CDD, 403 en apprentissage et 464 en stage.

Nestlé, marque pédagogue

Nestle marque pedagogue
Deuxième étage : pour faciliter la transition entre l’école et le milieu du travail, Nestlé Needs YOUth prévoit un programme de « préparation à l’emploi » : orientation professionnelle, ateliers de CV, formation aux entretiens d’embauche… C’est ainsi que Nestlé France a mené de nombreuses actions : intervention de salariés de la société dans des établissements du secondaire et des salons de recrutement locaux, participation à de nombreux forums de métiers, ateliers CV – dont ont bénéficié environ 150 jeunes –, sessions de préparation aux entretiens d’embauche – auxquelles ont participé 250 jeunes –, visites d’usines ou de plateformes logistiques destinées aux étudiants – 7 visites… Des partenariats avec des missions locales ont également été organisés – présentations de métiers, visites de sites, rencontres avec des professionnels – à l’initiative de plusieurs sites du groupe en France. Nestlé France a participé à la première édition du salon Jeunes d’Avenir, dédié aux jeunes pas ou peu diplômés, à la Villette en novembre 2013, et y était à nouveau présent les 25 et 26 septembre 2014 pour la deuxième édition parisienne (3). Depuis le premier octobre 2014, le premier mercredi de chaque mois, a lieu à Noisiel – siège de Nestlé France – une journée dédiée aux jeunes au cours de laquelle responsables des ressources humaines et managers les aident à réfléchir à leur orientation, à rédiger leur CV, ou à se préparer à un entretien d’embauche. Un partenariat de trois ans a été conclu le 18 septembre avec l’association Énergie Jeunes, qui lutte contre le décrochage scolaire en ZEP en formant les collégiens à la persévérance scolaire tout au long de leur parcours – de la classe de sixième à celle de troisième. Ce partenariat permet aux salariés et retraités volontaires de Nestlé France de s’engager au travers du mécénat de compétences auprès des collégiens.

Nestle embauche

Nestlé, marque fédératrice

Troisième étage : encouragé par son initiative Nestlé Needs YOUth, le groupe entend associer à cette démarche et sur le plan européen les partenaires commerciaux, avec le lancement de l’« Alliance for YOUth ». L’enjeu est le même : former les jeunes et les aider à trouver un emploi. D’après un sondage réalisé en exclusivité par Nielsen pour l’Alliance, 23 % des jeunes Européens voient le chômage comme le principal défi auquel sera confrontée la société dans les cinq à dix prochaines années. Quelque 55 % des chômeurs interrogés ont déclaré que les gouvernements étaient les principaux responsables du manque d’opportunités professionnelles pour les jeunes. (4) À l’initiative de Laurent Freixe, vice-président exécutif Nestlé SA et directeur de la zone Europe, l’Alliance for YOUth a été scellée le 23 juin 2014 à Lisbonne, en présence du président de la Commission européenne – José Manuel Barroso –, du Premier ministre du Portugal –Pedro Passos Coelho –, et des partenaires Nestlé. Tous les membres de l’Alliance (5) auprès de la Commission européenne s’engagent dans l’« Alliance européenne pour l’apprentissage » (European Alliance for Apprenticeships) à proposer des emplois, des contrats d’apprentissage et des stages en partenariat avec les législateurs et le secteur de l’éducation (6). Avec comme ambition de créer plus de 100 000 emplois en Europe. Nestlé, un nid nourricier 7, mais aussi éducateur ! Nestlé, Good Food, Good Life… Good Job !

Notes

1 - Au premier semestre 2014, le taux de chômage des 15-24 ans s’élevait en Europe à 22,8 %.
2 - 10 000 emplois et 10 000 missions d’apprentissage ou de stage.
3 - Ce salon mobilise en un lieu unique les acteurs publics (Pôle Emploi, missions locales...) et privés (entreprises, fédérations professionnelles, OPCA, organismes de formation...) de l’insertion, et présente aux jeunes l’ensemble des dispositifs créés en leur faveur.
4 - Environ 2 000 jeunes britanniques, allemands, italiens et espagnols, âgés de 18 à 29 ans, ont participé à ce sondage. Les résultats ont également révélé que 40 % des jeunes faisant partie de la tranche d’âge des 21-24 ans ne voyaient aucune perspective professionnelle dans leur pays pour les douze prochains mois.
5 - Premiers signataires : 14 partenaires européens, Adecco, Axa, Cargill, CHEP, DS Smith, EY, Facebook, Firmenich, Google, Nielsen, Publicis Groupe, Salesforce.com, Twitter et White&Case et 13 entreprises portugaises.
6 - Par exemple, EY (Ernst & Young) s’est engagée à créer 55 000 opportunités d’apprentissage et 35 000 stages d’ici 2020.
7 - Nestle signifie « petit nid » en allemand, et « se blottir, se nicher » en anglais… ou quand le nom du créateur, le logo et la finalité de l’entreprise – nourrir le monde – ne font plus qu’un !


Entretien avec Laurent Freixe, vice-président exécutif Nestlé SA et directeur de la zone Europe

Laurent Freixe
Laurent Freixe

L’opération « Initiative européenne Nestlé pour l’emploi des jeunes » est-elle, pour Nestlé, la première du genre ?

Laurent Freixe : Oui, elle l’est par la mobilisation des équipes, les ressources humaines qui lui sont consacrées, son envergure et l’impact espéré. Pour sa part, le groupe Nestlé y associe l’ensemble de ses activités – Nestlé Waters, Purina Pet Care et Nespresso y compris.
Par ailleurs, avec plus de 200 entreprises en Europe, l’Alliance for YOUth est le premier mouvement privé paneuropéen qui s’engage à améliorer les chances des jeunes européens à accéder à un marché de l’emploi aujourd’hui sinistré. Le principal impact négatif de la crise en Europe est la montée du chômage, et plus particulièrement du chômage des jeunes. C’est un problème majeur pour les économies européennes, aussi les entreprises ont-elles un rôle à jouer. Aujourd’hui, le programme s’étend aux Balkans et à l’Europe de l’Est, allant jusqu’à franchir les frontières de l’Europe.

Comment le programme de « préparation à l’emploi » est-il communiqué auprès des jeunes ?

Laurent Freixe : Il l’est par le biais des écoles, des universités, des forums, des plateformes Web, pour communiquer en proximité et permettre aux jeunes de comprendre les étapes et les points à préparer pour présenter une bonne candidature. Depuis le lancement du programme, 1 200 événements ont été organisés en Europe et 4 200 salariés de Nestlé ont été impliqués.

200 entreprises sont aujourd’hui partenaires… et demain ? Les groupes de distribution sont-ils admis ? Avez-vous des institutionnels ou des entreprises publiques ?

Laurent Freixe : Le chiffre progresse en raison de l’impact, de la reconnaissance du problème du chômage des jeunes et de la légitimité du programme Alliance for YOUth. Nous sommes contactés par beaucoup d’entreprises, dont certains groupes de distribution. Au nombre des institutionnels, on peut citer la Poste suisse, par exemple. Nous souhaitons un partenariat ouvert à toutes les forces de bonne volonté.

Votre objectif est de recruter et de former 20 000 jeunes d’ici 2016. Le groupe Nestlé a-t-il d’autres ambitions, une fois cet objectif atteint ?

Laurent Freixe : 2016 est une date symbolique, puisque Nestlé aura 150 ans. Pour autant, la problématique du chômage demeure, et l’engagement de Nestlé se maintiendra audelà de 2016.

Une autre catégorie souffre également : les séniors. Nestlé pourrait-il lancer « Nestlé Needs seniors » ?

Laurent Freixe : Nestlé a toujours souhaité engager des jeunes et leur proposer une carrière longue. Beaucoup de collaborateurs demeurent longtemps dans l’entreprise, bénéficiant de parcours variés. L’ancienneté moyenne des gens qui partent à la retraite est de 28 ans. La pyramide des âges de Nestlé ressemble à celle de la société française.

Au sein du groupe Nestlé, qui porte le programme et veille à son bon déroulement ?

Laurent Freixe : Une équipe lui est dédié, composée d’une partie de la direction générale de la zone Europe et du département ressources humaines. Elle pilote le projet, définit son cadre, et a permis de bien cerner le concept de stage, le niveau des rémunérations, la qualité des offres. Chaque pays rapporte mensuellement ses chiffres.
Nestlé joue le rôle de catalyseur et l’Alliance doit avoir un effet démultiplicateur. Une opération de cette nature peut être engagée si elle est portée avec coeur et énergie par les équipes de Nestlé. Les 100 000 collaborateurs de Nestlé en Europe s’engagent sur le long terme.

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